L’abondance de procédures, de protocoles à suivre pourrait en effet donner l’idée qu’il n’y a plus l’espace pour penser par soi-même, nuancer ou s’opposer au prêt-à-penser prédigéré et consensuel qu’on nous demande d’appliquer.

 Face à cette préconisation de la défaite de la pensée, l’Association Transverse fait le pari (ambitieux ? outrancièrement optimiste ? rêveur ?) qu’il est possible d’instituer des lieux de réflexion, de partage d’expérience, hors institution, où pourront venir, tous ceux qui souhaitent maintenir un lien vivant à leur clinique.

Un lieu pour réfléchir sur les conditions de travail actuelles, sur comment pouvoir travailler malgré ces conditions, un St Alban à la sauce lyonnaise, où toute équipe ou partie d’une équipe pourra venir présenter son questionnement, ses trouvailles, ses tentatives, ses échecs, sous forme d’atelier, c’est-à-dire pas avec un texte ou un projet bien léché, mais avec le bricolage réalisé seul ou à plusieurs dans son coin, ou au contraire simplement venir faire part des difficultés rencontrées sur son lieu de travail de façon à chercher ensemble des solutions. Sans garantie de résultat, mais avec l’envie du partage.

Ou venir pour écouter, simplement. 

Il n’est pas là question de faire concurrence aux Journées de St Alban, qui ont tout le poids de la légitimité historique, simplement de bricoler un petit quelque chose localement, au niveau régional. 

Pour continuer d’accorder une place à la réflexion commune, aux échanges, entre soignants pour qui le sens du soin ou de l’accueil proposé demeure central. Soignant est une expression suffisamment large pour que puisse s’y reconnaître toute personne qui s’occupe de personnes, quelle que soit son statut socio-économique.